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jmbarga

Pourquoi Une Rencontre Au Sommet Cameroun France  Aujourd’hui Doit Inclure Une Restitution Des Objets Locaux Pillés

July 19, 2022 by jmbarga

Depuis quelques jours, l’annonce de la visite du Président français Emmanuel Macron au Cameroun les 25 et 26 juillet prochains est officielle.

Pour les personnes qui espèrent un retour effectif des biens patrimoniaux camerounais spoliés et dispersés à travers le monde (y compris en France), cette visite peut-elle être significative ? La réponse est évidente : oui, si le séjour d’Emmanuel Macron à Yaoundé permet une avancée significative du processus de rapatriement des objets pillés.

 L’opinion nationale serait alors édifiée sur les derniers développements du dossier pour ce qui est des deux pays en présence. Par ailleurs, pourquoi l’occasion de la visite ne permettrait-elle pas un rapatriement effectif de quelques objets de culte ou des trésors royaux en guise de preuve d’actions tangibles ?

Acter L’ancienneté Des Réclamations De Restitution Des Objets Pillés

Il est inexact de croire ou de prétendre que les réclamations sur le retour des artefacts africains en errance à travers le monde sont récentes. Cela relève d’une méconnaissance du sujet ou de la mauvaise foi. De même, il n’est pas vrai que les débats sur la thématique du rapatriement du patrimoine viennent des initiatives prises en dehors de l’Afrique.

De la même manière que les chefs locaux et les populations dans leur immense majorité ont résisté aux envahisseurs au moment des confrontations historiques, de nombreuses forces et des parties prenantes n’ont eu de cesse de réclamer le retour des objets qui avaient été enlevés ou emportés par la ruse. De fait, ces requêtes ont débuté aussitôt que les objets sont partis vers d’autres horizons.

Au Cameroun, Mongo Beti, Engelbert Mveng et bien d’autres écrivains en parlent dans leurs écrits dès les années 60-70. Le professeur Prince Kum’a Dumbe III réclame le retour du Tangué royal de son ascendant Lock Priso depuis plusieurs décennies et l’éminent historien est engagé de façon plus globale à la sensibilisation sur la restitution des patrimoines africains.

On se souvient aussi qu’à l’issue de nombreuses péripéties, le retour de la statue Ako Afom en 1973 fut salué en son temps par le pays tout entier comme un événement majeur et que l’événement se déroula en présence du président Ahmadou Ahidjo.

Informer Les Camerounais Des Dernières Évolutions

La plus grande crainte actuelle est que le sujet du retour des objets spoliés ne soit pas abordé entre les officiels camerounais et français ou tout du moins que l’on n’en parle pas lors des comptes-rendus officiels. Les Camerounais.es continueraient alors à rester dans le flou sur le rapatriement du patrimoine cultuel et culturel de leur pays comme si  cela constituait un sujet accessoire.

Dans le fameux discours à l’Université de Ouagadougou en 2017, le président Macron déclarait « Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique. » Cinq ans plus tard, les conditions suggérées devraient être réunies ou seraient en phase de finalisation pour tenir cette promesse essentielle. S’agissant du Cameroun, il sera important d’avoir la situation sur les évolutions récentes du retour des biens spoliés. Ce n’est qu’ainsi que les discours ne resteront pas des vœux pieux.

Prendre Toute La Mesure L’importance des Objets Pillés en Provenance du Cameroun

Alors que plusieurs pays africains ont accueilli le retour de quelques objets significatifs ces derniers temps, aucun rapatriement officiel n’a été noté pour le Cameroun. Les biens culturels confisqués en provenance de notre pays et en errance dans le monde sont pourtant nombreux.

Pour ce qui concerne la France et seulement au Musée du Quai Branly, le rapport Sarr-Savoy indique le chiffre de 7.838 objets venant du Cameroun, classant ainsi notre pays en deuxième position de ceux dont la provenance des objets est formellement identifiée. Et on ne parle là que d’un seul lieu dans un seul pays !

De plus, les œuvres patrimoniales d’origine camerounaise battent des records lors des ventes. C’est le cas par exemple du masque Fang Mabi qui a coûté 4,35 millions € lors d’enchères à Paris en 2014.

S’appuyer Sur Les Tendances Irréversibles Du Retour Des Objets Spoliés

Le 25 mai dernier lors d’un conseil de cabinet à Yaoundé, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute chargeait le ministre des Arts et de la Culture, de mettre sur pied une stratégie nationale en vue du retour au Cameroun des trésors du patrimoine national emportés en Occident avant l’indépendance du pays.

Sur un autre plan, les initiatives cruciales des organisations et des activistes au Cameroun et dans la diaspora se multiplient et aboutissent à des résultats probants. C’est ainsi qu’il y a quelques semaines seulement, le conseil d’administration de la Fondation du patrimoine culturel prussien en Allemagne a accepté le retour de la célèbre statuette Ngonnso spoliée à la communauté Nso.

C’est dire que la dynamique du retour est irréversible cette fois, le peuple camerounais ayant pris conscience du fait que l’absence des objets patrimoniaux a porté atteinte depuis des lustres à son identité et à sa culture. Toutefois, les différentes initiatives devraient être encouragées et boostées par des signaux forts et des actes concrets venant des hautes sphères du pays, notamment lors d’occasions particulières afin de garder le cap et de maintenir l’élan pris.

Saisir Une Opportunité Unique Pour Crédibiliser les Initiatives Annoncées

Avec un acte fort de restitution d’objets pillés, la rencontre prochaine au sommet entre les présidents du Cameroun et de la France apparaîtrait comme un moment notable pour les Camerounais désormais engagés dans une quête inextinguible de leur patrimoine essentiel après de nombreuses décennies de séparation, d’absence et d’arrachement.   

Même si à l’occasion de la visite du président Macron, une restitution d’objets cultuels ou d’attributs royaux camerounais ne serait que symbolique, elle aurait au moins le mérite de montrer que les lignes bougent sur le plan officiel.

Ne pas se saisir de part et d’autre de cet événement pour agir de façon déterminante sur le rapatriement des richesses patrimoniales camerounaises serait une regrettable occasion manquée pour les deux pays en ce moment précis.

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5 Citations de Pabé Mongo pour Devenir Un Écrivain Percutant de la Nouvelle Littérature Camerounaise (NOLICA)  

July 15, 2022 by jmbarga

Avez-vous déjà ressenti le besoin de vous abreuver de savoir auprès de l’un de nos grands écrivains au Cameroun pour découvrir quelle est sa vision de la littérature ?

Pabé Mongo, de son vrai nom Pascal Bekolo Bekolo a publié de nombreux livres : romans, nouvelles, contes et essais. Plusieurs de ses œuvres ont été inscrites dans les programmes scolaires au Cameroun et en Afrique.

J’ai lu certains de ses livres dont Père inconnu et L’homme de la rue. La découverte, il y a plus d’une décennie, de l’ essai ‘La Nolica (La Nouvelle Littérature Camerounaise), Du maquis à la cité m’a particulièrement marquée. L’ouvrage est frappant dans la synthèse de l’évolution de la littérature camerounaise. Ce petit livre au grand pouvoir m’a permis de changer mon rapport à l’écriture.

Je viens d’apprendre qu’il y a une réédition de l’ouvrage et je n’ai pu m’empêcher d’aller rouvrir celui que j’ai pour partager quelques citations inspirantes.

1. « On n’écrit pas un livre pour tuer le temps, mais pour marquer le temps. »

Les histoires que nous racontons doivent être envoûtantes pour capter l’attention des personnes qui nous lisent. Idéalement, nos livres continuent à vivre après nous, en devenant parfois plus importants que nous.

Au vrai, l’acte d’écrire est une démarche grave. Aligner des lettres, des mots et des phrases se fait sur le moment, mais son impact peut s’étirer dans le temps. Après nous, nos personnages pourront toujours exister. À  ce propos,  Gustave Flaubert aurait affirmé sur son lit de mort : « Cette pute de Bovary va vivre et moi je vais mourir comme un chien. »  

Avec les mots, on entreprend un voyage en partant d’un acte d’écrire éphémère  à une éternité des écrits.

2. « Le défi aujourd’hui va consister à créer des histoires originales, audacieuses, spirituelles, universelles, dans un contexte illusoirement familier. »

Ernest Hemingway pense qu’ « un bon écrivain doit connaître chaque chose d’aussi près que possible. » Pour cela, il faut prendre le temps d’observer ou d’apprendre si nécessaire. Il y a en effet un piège à prendre pour connu ce que l’on côtoie au quotidien.

Le contexte est « illusoirement familier » parce que nous pensons maîtriser l’environnement qui nous entoure. Mais cette connaissance n’est pas aussi exacte qu’on pourrait le croire, en particulier dans nos géographies où nous devrons tôt ou tard nous débarrasser de toutes les couches d’inexactitudes et de contrevérités qui se sont déposées sur notre perception de nous-mêmes au fil du temps.

C’est à nous de nous saisir de nos réalités et de traduire la justesse des situations. Voilà comment notre travail devient original et nous rapproche partout de nos semblables.

3. « Un écrivain doit être un homme cultivé, documenté, qui fabrique le rêve à partir de fortes et riches expériences et connaissances. »

C’est un avantage certain pour tout écrivain de connaître l’histoire de la littérature et d’étudier  quelques acteurs importants qui l’ont marquée.  Grâce à une bonne culture, l’écrivain parvient à transcrire des réalités profondes dans une apparente simplicité.

On a tous lu ce petit livre écrit contenant des mots simples et on l’a adoré. On y revient sans cesse pour éprouver une émotion particulière, retrouver un personnage devenu presque familier ou encore pour éclater d’un rire bruyant à la lecture.

C’est qu’écrire, ce n’est pas simplement retranscrire telle quelle la matérialité, nos expériences ou nos connaissances. Écrire, c’est rassembler et sublimer un outillage brut et épars pour « fabriquer le rêve ».  

4. « La Nolica exhorte [les écrivains] à retrouver la fierté d’être Camerounais et l’aptitude à pétrir le matériau camerounais, ses beautés, ses laideurs, jusqu’à en faire des joyaux pour l’humanité. »

C’est en étant fils ou fille du terroir, en s’intéressant aux thèmes du cru et aux formes d’inspiration locale que l’on touche au monde dans son ensemble. Il s’en suit que pour enrichir l’universel, il faut d’abord être fidèle à soi. 

Un auteur vivant à Douala trouvera les mots adéquats, la bonne association et le rythme exact pour décrire cette ville qu’il arpente chaque jour. Il captera et décrira les faits du quotidien dont certains paraissent à première vue insignifiants. 

En somme, l’écrivain camerounais comme tout autre écrivain va « rassembler les meilleurs mots, avec toute l’aide possible, lexicologique, associative et rythmique, pour exprimer aussi fidèlement que possible ce  qu’il veut exprimer.» comme l’affirme Vladimir Nabokov. C’est cela  peaufiner le matériau que l’on va offrir à l’humanité entière comme chef-d’œuvre. 

5. « L’art  ne saurait être une indolence. Une œuvre d’art qui n’est fondée sur aucune règle, ni aucun défi, ne peut susciter ni admiration, ni émerveillement. »

« Le grand écrivain crée un univers qui lui appartient en propre, et ses lecteurs sont fiers de vivre à l’intérieur de celui-ci. » nous dit Cyril Connolly dans Ce qu’il faut faire pour ne plus être écrivain. On ne crée certainement pas tout un univers où l’on fait vivre ses personnages en étant nonchalant ! Ceux qui travaillent comme des créatifs dans la publicité savent que les campagnes les plus abouties sont celles qui respectent le brief et ses contraintes. De la même manière dans la création littéraire, la contrainte ou la règle (quelle que soit sa forme) est le catalyseur de la créativité.

L’émerveillement du lecteur vient de l’appropriation de l’univers qu’il découvre. Cette découverte et cette exploration se font sans naïveté ni concession pour l’ouvrage. À la moindre rupture des contraintes que s’est librement donné l’auteur d’une œuvre, le charme des écrits s’effrite côté lecteur et ce dernier peut aller jusqu’à abandonner le livre.

Un essai à (re) Lire !

Un conseil ou une astuce n’est pas figé dans le marbre et dans son essai Pabé Mongo affirme lui-même qu’il ne se considère pas comme un prophète ou un législateur. Toutefois, ‘La Nolica (La Nouvelle Littérature Camerounaise), Du maquis à la cité est un document essentiel pouvant guider l’écrivain sur le chemin de la création aujourd’hui.

Si les extraits que je partage vous ont intéressés, achetez l’ouvrage et lisez-le vous-même. En vérité, vous ne le refermerez pas avant d’en avoir apprécié la dernière phrase. L’évocation de l’essai de Pabé Mongo ravive du reste le souvenir d’un autre livre vital : Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke…

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4 Artefacts Majeurs Provenant du Cameroun Que Vous Devez Connaître

June 12, 2022 by jmbarga

Nous nous posons probablement tous la même question….

Où se trouvent précisément les objets pillés dont on parle ici et là ? C’est un questionnement légitime constituant une étape importante pour toute personne qui souhaite par la suite découvrir le rôle, la place et les usages des biens patrimoniaux avant leur pillage.

  Tous les objets ne sont pas de même nature et certains ont eu une signification, une histoire ou une résonnance particulières pour les peuples qui les ont conçus. Et la connaissance et les pérégrinations à travers le monde de ces objets méritent d’être connues également.

Les démarches individuelles, collectives ou officielles pour le retour des objets sacrés sont nombreuses et ces initiatives vont sans soute se multiplier. Car beaucoup d’entre nous rêvent de nous nous retrouver en présence d’un masque illustre ou d’une statue sublime issus de nos terroirs et dont nous sommes certains de ressentir la force et la vibration dans notre être.

Au vrai, il n’est pas inutile en attendant, de chercher et d’étudier encore et encore les très nombreux artefacts de notre pays qui sont disséminés à travers le monde.  

Le Tangué de Lock Priso (Kum’a Mbape Bell)

Le Tangué de Lock Priso est actuellement logé dans le musée des sept continents de Munich. Dérobé le 22 décembre 1884 par les Allemands après le bombardement de Hickory Town (aujourd’hui Bonabéri), son histoire est singulière en ce sens que son rapt est intimement lié à l’histoire du Cameroun. C’est en effet la proue de la pirogue princière à bord de laquelle Lock Priso menait la résistance à l’envahisseur.

Après le refus de Lock Priso de signer le traité germano-douala, l’armée allemande va attaquer la ville et l’incendier. C’est pendant le déluge de feu qui dura plusieurs jours que fut emporté le Tangué, véritable symbole pour le peuple local, sachant qu’une fouille minutieuse du palais de Lock Priso fut effectuée avant que les soldats ne le carbonisent.

Le challenge évident aujourd’hui pour la grande communauté Bele bele  et les Camerounais est que  cette grande œuvre sculptée en bois représentant le prestige du peuple qui l’a construite, retrouve son emplacement originel. C’est en tout cas le combat que mène avec détermination le prince Kum’a Ndoube III et qui n’a malheureusement pas abouti jusqu’à ce jour.  

Le Tabouret Royal Bamoun

Le trône royal est exposé au musée ethnologique de Berlin. Il se trouve en Allemagne depuis un siècle, ayant été transporté directement vers le musée depuis 1908.  

C’est sous la pression de l’administration coloniale allemande que le sultan de l’époque a accepté d’offrir son trône à l’empereur Guillaume II. À l’époque, le royaume Bamoun était annexé à l’Allemagne (et il n’est pas inutile de rappeler que ce sultan sera finalement exilé à Yaoundé sous la période de l’administration française.) Il se pose ici la question des asymétries entre parties prenantes au moment où certaines transactions sont censées avoir eu lieu, des asymétries qui pouvaient être diplomatiques, commerciales ou militaires. Le moins que l’on puisse dire est que cet attribut royal manque à son peuple, la preuve étant que plusieurs personnes au Cameroun et dans la diaspora réclament le retour du trône de perle dans sa terre à Foumban.

La Statue De La Reine Bangwa

The Bangwa statue may have been looted from the grasslands region of Cameroon during the colonial era (Image: © Archives Musée Dapper – Photo Hughes Dubois)

On estime que la statue de la reine Bangwa (aujourd’hui région du Sud-Ouest) arrive entre les mains d’un ressortissant allemand aux environs de 1899 (quelque temps avant le début officiel de la colonisation de la région). Plus tard, la statue va atterrir au Museum für Völkerkunde de Berlin. L’objet de culte s’est retrouvé dans plusieurs villes au gré des acquisitions : Berlin, Paris, New York, Washington. La vente record de 3.4 millions de dollars intervient en 1990 et aujourd’hui la statue est au Musée Dapper.

Depuis de nombreuses années, des démarches sont entreprises auprès du musée qui a fermé entre temps. L’une des plus grandes craintes aujourd’hui est que la statue ne retombe dans le marché dit de l’art et peut-être que l’on perde potentiellement la trace de cet objet unique en son genre.

Et si les demandes de rapatriement de la statue de la reine Bangwa sont incessantes, c’est sans doute que son peuple juge que le retour du bien patrimonial dans son lieu de création, lui donnerait  une nouvelle vie en même temps qu’elle réveillera des mémoires.

La Statue Fang Mabea

Il y a un plus de deux mois, le masque ‘Ngil’ du peuple Fang du Gabon était vendu aux enchères à Montpellier en France pour 4,2 millions d’euros. La vente de cet objet a suscité de nombreuses polémiques puisque des manifestants gabonais étaient présents lors de la transaction et exigeait la restitution du bien à leur pays.  

Quelques années auparavant, le 18 juin 2014, une statue Fang Mabea originaire du Cameroun était elle aussi vendue à Paris pour la somme de 4,35 millions d’euros. La statue aurait été emportée par les Allemands lors d’affrontements avec le chef Mayesse (Biang buo mpumbo) qui résista héroïquement à l’envahisseur avec ses troupes avant d’être pendu (22 mars 1893 à Bongahele) comme le serait plus tard Martin Paul Samba et d’autres chefs Camerounais à travers le pays. Comme pour d’autres objets rituels, sacrés et cultuels, cette statue constitue bien un élément du corpus de l’identité et de l’histoire du peuple Mabéa qui ne cesse de ressentir la douleur d’un arrachement brutal d’une partie de son essence.

L’Agrégation Des Savoirs Encore Existant

De temps à autre, nous entendons parler des artefacts de nos pays dispatchés à travers le monde. Lors d’une vente aux enchères record ou d’une polémique retentissante sur un objet, il fait la une de l’actualité avant que sa présence ne s’efface aussi vite qu’une étoile filante dans le ciel par une nuit obscure. Quelques jours après, il ne reste que le souvenir fugace d’un masque ou d’une statuette semblable à ces visages ou ces silhouettes inconnus que l’on a perçus distraitement à une soirée où nous étions invités.

Les artefacts issus de nos géographies ne doivent plus seulement être ces objets que nous voyons lors de flashes toutes les quinze minutes sur les chaînes d’informations en continu pour les oublier le lendemain lorsque l’actualité aurait imposé autre chose. Il est nécessaire de retrouver et d’agréger tous les savoirs issus des biens patrimoniaux encore disponibles pour les perpétuer, par exemple en les incluant dans le système éducatif, de l’école primaire à l’université.

Il faut agir afin que les nouvelles générations aient une vision du monde cohérente et conforme à leur environnement. Et avant qu’il ne soit définitivement trop tard !

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Pourquoi Il Est Important Aujourd’hui De Bien Préparer Le Rapatriement Des Biens Patrimoniaux Pillés Au Cameroun

June 2, 2022 by jmbarga

La question du retour au Cameroun des biens patrimoniaux pillés et dispersés à travers le monde connaît ces derniers temps un regain d’intérêt  avec l’implication officielle de nouvelles parties prenantes.

Comme de nombreux autres africains, les Camerounais réclament depuis des décennies, le rapatriement de leurs objets culturels et cultuels.

Les initiatives sont nombreuses et variées, des écrits de Mongo Beti ou du père Engelbert Mveng aux actions concrètes comme le combat mené depuis belle lurette par le Prince Kum’a Ndumbe III pour le retour du Tangué de Lock Priso Bell.

On peut interroger le fait que jusque-là au Cameroun, le débat sur ce sujet se déroule encore à la marge et ne semble intéresser qu’une frange de la population. Il devient toutefois déraisonnable aujourd’hui de continuer à méconnaître le rôle essentiel que peut jouer un héritage culturel retrouvé.

Les Faits Peu Connus Sur Les Objets Pillés

Le journal Eco Matin du 22 mars 2022 estimait à cette date que le Cameroun ne semblait pas intéressé aux procédures de restitution des objets et rappelait que plus de 7 800 œuvres issues de notre pays étaient officiellement inventoriées au seul musée du Quai Branly à Paris. Des chiffres en accord avec ceux du rapport Sarr-Savoy qui dans une note cite un expert estimant que d’un point de vue statistique de 90 à 95 % du patrimoine africain se trouve à l’extérieur du continent.

Les artefacts couvrent un large spectre allant des objets de culte aux attributs royaux et leur classification permet de déterminer leur origine et parfois le trajet suivi par ces objets depuis leur confiscation jusqu’à leur lieu de détention actuel.

Au sein de certaines communautés, le souvenir de cet héritage dépouillé reste parfois vivace et des personnes peuvent raconter leur histoire, soit qu’elles aient vécu directement les douloureux événements de leur occurrence, soit que la mémoire des actes de la spoliation de leur patrimoine leur ait été transmise génération après génération.

Il est cependant nécessaire que le grand public soit de plus en plus au fait des enjeux de ce sujet sachant que certains trafics se poursuivent et que des objets continuent de quitter le pays pour d’autres cieux d’autant que quelques artefacts du terroir battent des records de  vente aux enchères sur de nombreuses places à travers le monde.

L’Inéluctable Retour Des Objets Pillés  

Dans les multiples exploitations qui sont faites actuellement des objets pillés, force est de constater que leurs communautés de provenance ont perdu tout droit sur ces patrimoines. Les savoirs se sont dissipés au fil du temps localement puisque les artisans initiés et les autres confréries à l’origine de la fabrication des objets ont arrêté de transmettre leurs secrets.

Par ailleurs, les usages actuels des artéfacts sont à l’opposé des fonctions initiales des objets. Le père Engelbert Mveng, dans l’Art et l’Artisanat Africains explique par exemple que  « Le masque est un costume liturgique, conçu et réalisé en fonction d’un rite, d’une cérémonie, d’une célébration dont il récapitule le rôle et la signification dans la vie d’un peuple. »

Dans ce contexte, des œuvres culturelles et spirituelles ne peuvent faire l’objet de divisions ou de classifications appauvrissantes et hors-contexte, et les héritages spirituels, artistiques et intellectuels ne reprendront toute leur signification que dans l’environnement qui les a engendrés.

L’Urgence de Préparer Les Conditions D’un Retour Optimal Des Objets

Après les périodes malheureuses de l’histoire de plusieurs communautés qui ont subi une annihilation méthodique de leurs repères, le rapatriement des biens patrimoniaux est une occasion pour elles de voir leur rapport au monde et plusieurs composantes de leurs cultures restaurés.

Un retour convenablement négocié des objets pillés, mettra aussi en lumière bien des traits communs inhérents à nos cultures. Voilà comment là où on ne percevait quelquefois qu’une juxtaposition des valeurs, il sera plus évident de voir un socle commun permettant du reste de faire face ou d’évaluer d’autres principes ou d’autres cultures.  

Il faut s’assurer de la mobilisation de toutes parties prenantes utiles au processus de rapatriement : citoyens et communautés, artistes et artisans, écoles, universités et lieux de recherches, société civile, autorités traditionnelles et autorités administratives. Travailler ensemble en incluant la diaspora pour aller à la quête des savoirs perdus et à la reconquête de notre culture, de notre identité et finalement de notre histoire.

Il faudra évidemment éviter toute nonchalance dans le traitement de ces sujets complexes car : « La culture fuit éminemment toute simplification. » comme l’affirme Frantz Fanon dans Les Damnés de la Terre. Et il poursuit : « Vouloir coller à la tradition ou réactualiser les traditions délaissées, c’est non seulement aller contre l’histoire mais contre son peuple. »

La Nécessité d’Agir Maintenant Sans Plus Attendre

Il est contre-productif d’attendre plus longtemps avant d’embrasser à  bras-le-corps le challenge du rapatriement des biens patrimoniaux, car l’intérêt actuel et l’effervescence autour du sujet pourraient s’estomper sans qu’il n’y ait de réelles avancées.

 La réclamation du retour des objets pillés n’est pas une requête récente, elle dure depuis des lustres et a été formulé par des personnalités, des organisations et des pays tout au long des dernières décennies. Rien n’expliquerait à présent une apathie qui irait à contre-courant de certaines évolutions comme en témoignent le dynamisme et le besoin infrangible des jeunes générations désireuses de renouer avec leurs sources aussi bien au Cameroun que dans la diaspora.

Dans les pays même abritant les objets en exil, il existe de plus en plus des initiatives individuelles de personnes qui, après des recherches sur les objets qu’elles détiennent, décident de les rendre aux ayants droit. C’est donc le moment de garder actives les dynamiques d’information et de sensibilisation partout où cela est nécessaire pour mobiliser toutes les bonnes volontés.

C’est aussi maintenant qu’il faut accélérer réflexion et action pour lever tous les obstacles au retour des biens patrimoniaux spoliés !

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Il Faut Bien se Connaitre Pour Mieux Vivre Avec Soi-même, et Ensuite Avec Les Autres

October 12, 2020 by jmbarga

Combien de livres avez-vous déjà écrit ? Est-ce qu’il y en a un qui vous tient particulièrement à cœur ?

J’ai dix livres en tout. J’en ai écrit 9, le dixième est une compilation de deux livres de nouvelles. Ce sont mes bébés. Je les aime tous, pas plus l’un que l’autre. Ils représentent chacun un moment de mon histoire, un souffle dans mon évolution.

Vous écrivez aussi bien en français qu’en anglais. Comment s’opère le choix de la langue au moment d’entamer l’écriture d’un ouvrage ?

Avant d’écrire, je n’ai jamais eu vraiment à me poser la question de quelle langue utiliser. L’histoire me vient dans une langue et je la pose sur le papier. En général quand je pense à des évènements qui se déroulent dans le monde anglophone, l’anglais s’impose naturellement comme une évidence, et vice versa, dans le monde francophone, le français s’impose. Deux de mes livres en Anglais, je ne pense pas que j’aurais su les écrire en français, les histoires auraient été quelque peu différentes. Question de sensibilité.

Quand avez-vous découvert l’importance de l’écriture et décidez que vous y consacrerez votre temps ?

À 23 ans, je savais que je devais écrire, donc je m’y suis mis. C’est en 2016 que j’ai rouvert les tiroirs ou je gardais mes manuscrits et ai décidé de les partager. Depuis je n’arrête pas. Au tout début, j’ai écrit pour me débarrasser de pensées récurrentes qui m’empêchaient de dépasser une souffrance. Coucher l’histoire sur le papier m’a permis de faire le deuil et finalement d’avancer. L’écriture m’a été cathartique. Il m’est arrivé plus tard d’écrire pour répondre à des questions qui revenaient souvent alors que ceux qui les posaient refusaient d’entendre les réponses. J’ai donc aussi écrit pour déranger mon entourage. De nos jours, j’écris pour divertir, pour vivre mes valeurs, transcender l’oppression, la routine, me rappeler et rappeler aux lecteurs la nécessité d’ajouter plus d’audace et d’exubérance à la vie. J’ose écrire. Aujourd’hui, ne pas écrire, c’est ne plus être moi-même.

Dans « Au Royaume de mon père », vous tracez le parcours d’un homme en quête de ses origines. Faut-il bien se connaitre d’abord pour vivre de façon harmonieuse dans le monde d’aujourd’hui ?

Il faut bien se connaitre pour mieux vivre avec soi-même, et ensuite avec les autres. Mieux se connaitre contribue à notre bien-être, je crois. Se comprendre, connaitre nos points forts, et nos points faibles, nos limites dans le moment, nos exigences non-négociables, nous accepter avec nos bons et nos mauvais côtés, savoir ce sur quoi on doit mettre l’accent pour s’améliorer, comprendre d’où l’on vient, le message qui se cache dans notre action sur le monde, notre finalité propre, ce à quoi l’on sert, et puis se rendre compte qu’au final nous restons en devenir, du pur potentiel. C’est l’action que l’on pose qui détermine la suite. Se connaitre permet de grandir en confiance et de devenir encore plus efficace. Vous l’aurez compris, c’est de mon parcours que je parle dans « Au Royaume de mon père ». 

Vous avez vécu aux États-Unis et dans « Le conservatisme noir américain » vous vous intéressez au rapport de la communauté noire au conservatisme. Quel jugement portez-vous sur le mouvement Black Lives Matter et pensez-vous que ce mouvement pourra avoir une influence quelconque sur l’issue du scrutin présidentiel du mois prochain aux États-Unis ?

J’espère que ce mouvement, Black Lives Matter, réussira à mobiliser les voix qui jusqu’à présent ne se sont pas fait entendre aux urnes, ainsi que toutes les forces progressistes, et que l’esprit du mouvement perdurera, encourageant davantage de vigilance. Le changement est lent aux États-Unis, car ceux qui en profiteraient le plus y résistent, tellement ils se laissent séduire par les mythes ambiants. Si je pouvais influer sur le nom même de l’organisation, j’aurais demandé qu’on y ajoute un mot : Black Lives Matter, Too, pour éviter les débats stériles et antagonistes de ceux qui s’opposent au mouvement sous prétexte d’exclusivité et prônent « All Lives Matter » comme si l’un empêchait l’autre. Je ne suis pas sûr que chercher une simple amélioration des rapports interraciaux suffisent si le rapport de force ne change pas. Ce ne serait que de la conciliation ! Notre rapport à nous-mêmes aussi doit changer, plus d’amour et de considération pour soi aideraient beaucoup, c’est déterminant, puis comprendre que l’argent est le nœud du conflit. Le manque nous rend vulnérables. C’est à changer cette réalité que nous devons nous efforcer, et à développer ainsi une plus grande autonomie.

Retrouvez les ouvrages et l’univers de Michel N. Christophe :

Site web : michelnchristophe.com

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